Ce qu'il est convenu d'appeler le « droit d'intervention humanitaire » est l'une des questions de politique internationale les plus controversées de la dernière décennie, que ce soit dans des situations où une intervention a eu lieu, comme au Kosovo, ou n'a pas eu lieu, comme au Rwanda.
Dans son rapport à l'Assemblée du millénaire, le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, a exhorté la communauté internationale à parvenir une fois pour toutes à un consensus sur les questions fondamentales à régler au niveau des principes et de la pratique, à savoir: de quelle manière, à quel moment et sous l'autorité de quelles instances une intervention doit-elle avoir lieu? C'est pour relever ce défi que la Commission indépendante internationale de l'intervention et de la souveraineté des états a été créée par le gouvernement canadien en septembre 2000.
Le thème central de son rapport est le concept de « la responsabilité de protéger ». Les états souverains ont la responsabilité de protéger leurs propres citoyens contre les catastrophes qu'il est possible d'éviter, qu'il s'agisse de tueries à grande échelle, de viols systématiques ou de famine, mais lorsqu'ils ne sont pas disposés ou aptes à le faire, cette responsabilité doit être assumée par la communauté des états considérée au sens large. Il ne doit plus jamais y avoir de Rwandas.